Les routes Persanes

Je pars en 2011, tranquille forte de mon expérience passée. J’arrive à combattre cette timidité maladive qui ne veut pas déranger par la justification simple de ma propre protection. C’est d’ailleurs souvent l’occasion d’échanges chaleureux, et je m’installe près des gens, en particulier des femmes et des enfants -qui sont pour moi des garants d’une nuit plus paisible- pas chez eux.
L’objectif est de surtout aller en Iran, un pays qui me fascine. Les femmes ne peuvent pas conduire n Iran et à l’ambassade on me rit au nez quand je demande si je pourrais y circuler seule. Christian Clot me rejoindra donc à la frontière pour traverser cette destination.

Nous découvrons un pays immense, riche d’une culture millénaire et de paysage varié, entre les neiges éternelles du mont Damavan, le désert façonné par le vent du Dach-t-lut, les montagnes de zagros, Persépolis, la ville du désert de Yazd, l’architecture de la mosquée bleue d’Ispahan…. Mais surtout le Taroof iranien, l’art de l’accueil à l’iranienne, incomparable, nous croulons sur les offres de thé, de fruit sec et de hello. Ce pays me fascine, très loin de l’image que l’on a par les médias en France, je rencontre des personnes qui s’insurgent contre cette image que l’occident à d’eux. « Vous parlez à notre place, vous ne nous posez pas la question ! » cette exclamation me poursuivra et sera une décharge électrique et je m’insurge contre cette vision injuste. Et cela me poussera à repartir dans des destinations que l’on connait mal pour en voir les réalités par moi-même et montrer que le monde n’est pas blanc ou noir, mais un panachage de vie et que sous des différences culturelles, nous sommes tous des humains.

Mon expédition qui devait m’emmener vers le Pakistan change de trajet, car Ben Laden a été exécuté et le pays est très instable, je poursuis donc vers le Turkménistan, l’Ouzbékistan, mais surtout le Tadjikistan avec sa spectaculaire Pamir Highway à 3000 m d’altitude et les montagnes vertes du Kirghizistan.