Portrait

Mélusine Mallender

Je suis exploratrice, aventurière, motarde, humaniste, féministe, rêveuse, curieuse…
Depuis toujours je rêve de découvrir le monde. Aussi, dès mes 18 ans je me suis engagée dans des actions humanitaires à l’étranger, puis j’ai pris mon sac à dos pour aller un peu plus loin. Cela fait 11 ans que je parcours le monde, majoritairement à moto.

« On ne naît pas libre, on le devient ! »

Au fur et à mesure de mes expériences et rencontres, j’ai réalisé à quel point nous pouvios être proches, en dépit de nos différences culturelles. Certains pays, certaines destinations pouvaient susciter de la méfiance, de la peur, voir une réelle crainte ou de la haine. Pourtant nous avons les mêmes besoins : manger à sa faim, avoir un toit au-dessus de soi, se sentir en sécurité, savoir que ses enfants iront bien, vivre en paix, avoir confiance en l’avenir … Pour diminuer nos préjugés et peurs, pour comprendre et changer de regard, j’ai envie de partager ma vision du monde. De partager ce que j’ai vu et filmé : de l’espoir, de l’entraide, des humains qui avancent malgré tout, qui construisent un monde meilleur, petit pas par petit pas. Un monde où l’on prend le temps de s’écouter et d’apprendre en regardant les gens vivre et en leur parlant.

En 2015, je suis honorée d’être une des rares femmes à intégrer la Société des explorateurs français (SEF).
En 2018, j’ai la joie d’être élue « Aventurière de l’année » au festival international du film d’aventure de la Rochelle.
Le monde du vivant me passionne et je ne cesse de m’émerveiller, loin ou à côté de chez moi, en moto, à pied, en kayak, en trottinette ou que sais-je, il y a aura toujours l’envie de faire ce pas de plus.
Les Voies de la liberté sont nées d’une envie de montrer que la liberté est un sentiment humain, puissant, profond et universel. Que lorsque l’on pose la question de la liberté finalement, elle demande très directement « qui est tu ? »

Mes motos

Fille de parents motards, la moto s’est imposée comme une évidence.  J’ai eu un coup de foudre pour cet engin.
Elle m’attend, tranquille sur le trottoir. Je m’assieds sur mon siège, ma place et tourne la clef, la moto démarre, comme toujours quand elle est de bonne humeur… elle vibre et vrombit avec douceur. J’inspire profondément.
J’inspire comme si je sortais d’une très longue apnée.  Je respire à nouveau et je m’étonne de me sentir libérée de tout ce qui m’oppresse, malgré tout mon harnachement.
Je me sens libre et je revis. Doucement, mon dos se détend. Je ressens tout mon corps. Mes sens s’éveillent au bruit du moteur, de la rue, l’odeur de l’air, de la moto… Je regarde dans le rétroviseur, je caresse le réservoir. Tout est en ordre, je peux partir.
J’aime conduire, sentir le vent contre mon visage, humer l’air qui change. J’aime l’idée que je peux mettre la clef dans la serrure, enclencher le moteur et partir où je veux, de conduire pas seulement un véhicule, mais ma vie.
Je suis libre d’aller où je veux, comme je veux. Dès les premières mètres, affranchie des contraintes, je me sens heureuse, faisant corps avec ma machine. Nous ne sommes plus qu’un élément mobile mi- femme, mi- métal.
Avec la vitesse, le souffle de l’air caresse mon visage, je passe la seconde.
Plus rien ne peut m’arrêter.
Je suis libre.

Je suis vulnérable, car il serait aisé de me déséquilibrer et d’arracher les lanières de mes bagages. Mais je suis invincible, entourée de l’aura de la voyageuse au long court qui me confère un respect inégalé. L’effort se lit sur mes traits et à la poussière accumulée de la route. Rare sont les personnes insensibles aux motos (sauf peut-être la municipalité Parisienne, mais c’est un autre débat).
Mes motos, mes compagnes de fer, Poupy, Shirine, Lucy, Mustang, Tania, toutes ont leurs personnalités, leurs qualités, leurs défauts et ont fait ma joie.
Elles m’ont accompagnées, fidèles et vaillantes, partout, sous la pluie, dans le vent, dans les bouchons, au Népal, à Toulouse, sur les pistes comme sur les nationales, pour me rendre chez mes amis ou de parfaits inconnus. Elles m’ont permis d’aller à la rencontre du monde, des autres et de moi-même.
La moto fut d’abord une compagne puis un lien avec les gens que je croisais sur mon passage. La moto a ce pouvoir fabuleux de rendre accessible à tous l’imaginaire du voyage. Mais surtout la moto transcende les genres, les classes sociales, les cultures. Que l’on soit chef(fe) d’entreprise, artisan(e), fonctionnaire, retraité(e), rebel(le)… le plaisir de rouler est le même. Partout, les deux-roues transforment le bipède en puissant et rapide voyageur de tous les chemins, libre d’aller où bon lui semble.